"La mort du Christ et Sa Résurrection ont séparé définitivement la foi de la magie, ainsi que le symbole de la superstition"
Dans une longue étude toute en finesse et riche de citations, Costi Bendaly, s’interroge sur l’épineuse compatibilité entre un Dieu d’amour et le cortège de malheurs tombant en pluie sur sa création. Modestement, l’A. avance avec fermeté un certain nombre de certitudes sur lesquelles les chrétiens pourraient s’entendre, comme par exemple l’idée que Dieu n’est pas à l’origine du mal. Il faut dépasser les anciens clichés dont la Bible est émaillée en disant, par exemple: si je suis malade, ou aveugle, c’est Dieu qui me punit, ou punit mes parents. D’autres citations, dans les Écritures d’ailleurs, vont en sens contraire, et le comportement du Christ indique qu’il ne saurait y avoir, en lui, d’ennemis ou d’hommes destinés à souffrir. Loin d’être un spectateur impassible des malheurs du monde, Dieu s’y incarne pour partager la souffrance de ses créatures, Lui, l’être divin dépouillé de son impassibilité (II pleura devant le tombeau de Lazare) et de sa divinité, pour souffrir une crucifixion qui perdurera, nous dit Pascal, jusqu’à la fin du monde. On peut lever un coin de rideau, mais le mystère, dit l’A., n’en demeure pas moins total. Il remonte à l’origine de la création. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien, se demandait Heidegger ? Ce quelque chose, ne serait-ce pas l’amour ? Nous pouvons avoir le cœur brisé, et savoir que le Christ a traversé cette brisure jusqu’à la Croix et la Résurrection. Devant une douleur trop forte, mieux vaut un silence « bruissant d’espérance ».
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Comment concilier l’obéissance dans l’Eglise avec le changement?
Avant de répondre, encore faudrait-il clarifier le sens des mots, car souvent la confusion survient à cause de l’ambiguïté qui entoure l’intention des mots. Quel est le sens de l’obéissance chrétienne ?
L’obéissance est imprégnée d’ambiguïté, et peut être comprise en un sens diamétralement opposé à l’esprit de l’Evangile. Autant l’homme est tenté d’enfreindre pour enfreindre, c’est-à-dire pour être reconnu par le biais de la désobéissance, autant est grande la tentation de se soumettre au plus fort parce qu’il est fort, et de céder à la volonté de la communauté pour la seule raison qu’on lui appartient; peu importe alors si le plus fort ou la communauté ont raison ou tort. Dans ces deux cas, on obéit par peur de
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Introduction: Les deux aspects de la parole de Dieu
La parole de Dieu comporte deux aspects: un aspect divin et un autre culturel/contextuel. Les prophètes et les apôtres parlent la langue de l’époque, expriment la révélation divine selon son contexte culturel. C’est pourquoi nous ne pouvons nullement voir dans leurs paroles uniquement des paroles divines pures et absolues ou des paroles seulement culturelles, mais la conjonction des deux, dans une vive imbrication où Dieu respecte l´état concret de l´homme et l´illumine de l´intérieur, sans l´annuler ou le court-circuiter.
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Les réflexions que nous avons développées [dans notre ouvrage] fournissent-elles des éléments susceptibles d’aider à une reconsidération éventuelle de la pratique du jeûne, actuellement en vigueur dans l’Église orthodoxe? Nous nous contenterons, pour notre part, de formuler quelques suggestions qu’il nous a paru utile de soumettre à la réflexion des théologiens et à la sagesse des pasteurs
Il n’est peut-être pas inutile de préciser que ces suggestions ne signifient nullement une méconnaissance de la priorité de la grâce divine, et de son rôle essentiel pour promouvoir la pureté et la fécondité du jeûne. Nous tenons simplement à rappeler que la tradition de l’Orient chrétien, prolongeant sur ce point la révélation biblique, souligne la « synergie» divino-humaine dans l’œuvre du salut, synergie parfaitement réalisée en Jésus-Christ. Il a plu à Dieu de faire de nous ses partenaires et ses collaborateurs : « Nous travaillons [ ... ] à l’œuvre de Dieu », dit saint Paul (1 Co 3,9). Si nous suggérons des initiatives humaines d’aménagement du jeûne, c’est donc en vue de voir offerte à l’œuvre divine qui s’y opère une coopération aussi entière et authentique que possible, et que soit évité le risque de faire porter à Dieu la responsabilité de pallier magiquement à notre imprévoyance et à notre inconscience, au mépris de l’avertissement scripturaire : « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu » (Mt 4,7 et Dt 6,16).
Difficulté du jeûne orthodoxe
Les jeûnes orthodoxes sont particulièrement
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La ligne directrice de cet exposé – comme aussi celle de mon ouvrage « La sexualité et sa signification humaine » (1) dont cet exposé condense le contenu tout en l’explicitant et le prolongeant sur certains points – est de situer l’éthique sexuelle objet d’une si virulente contestation aujourd’hui, dans ce qui me semble être sa véritable perspective. Celle – ci ne saurait être selon moi la perspective légaliste qui me commande encore trop souvent, ne serait-ce que d’une manière obscure et par là même plus insidieuse, les comportements humains dans ce domaine, des plus conformistes (vécus comme une aveugle soumission à la Loi) aux plus « libérés » en apparence (vécus comme une révolte contre la Loi, d’autant plus violente que l’on sent, au fond de soi, encore prisonnier de celle-ci). Cette perspective légaliste me semble inadmissible d’un double point de vue, humain et chrétien, les deux points de vue étant d’ailleurs, à mon avis, indissociables, la vocation chrétienne me paraissait être l’appel à une réalisation intégrale de l’homme, à l’image de Jésus, seul Homme total. Elle est inadmissible d’un point de vue humain, car elle relève beaucoup plus à la dépendance instinctive et angoissée de l’enfant que de l’engagement lucide et responsable de l’adulte. D’un point de vue chrétien aussi, car le Christ nous a libérés de l’esclavage de la Loi, instaurant « la liberté des enfants de Dieu » et faisant des règles de l’éthique, non un code étouffant érigé en absolu, mais un ensemble de panneaux indicateurs jalonnant le chemin de l’accomplissement plénier de l’homme dans la filiation divine : «car le sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat » (Marc 2, 27). D’ailleurs cette perspective légaliste, si peu conforme à l’idéal de maturité humaine et chrétienne, est aujourd’hui de plus en plus récusée par nos contemporains, les jeunes surtout, et l’on risque, si l’on veut s’y cramponner a tout prix, de voir s’effondrer avec elle les valeurs authentiques qu’elle est censée sauvegarder mais que, en fait, elle dessert, défigure et trahit. La seule perspective qui, tout en satisfaisant à l’authenticité humaine et chrétienne, me semble avoir des chances d’avoir l’audience de nos contemporains, est une perspective existentielle, celle de l’épanouissement et de l’accomplissement de l’homme, celle de la plénitude de la vie, cette vie que l’homme moderne cherche si fiévreusement sans trop souvent savoir où la trouver : « Je suis venu, a dit le Christ, pour qu’ils aient la Vie et l’aient en abondance » (Jean 10, 10). Mais pour articuler l’éthique sexuelle à une telle perceptive, il est nécessaire d’être attentif au vécu même de la sexualité, à sa place dans l’existence humaine aux buts que plus ou moins obscurément l’homme poursuit à travers elle, à son histoire toujours plus ou moins dramatique, dans la vie individuelle et collective.
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Lettre au journal LE MONDE DIPLOMATIQUE (Paris)
Tripoli- Marine (Liban), le 15 Février 2010
Mesdames et Messieurs les membres du comité de rédaction du journal LE MONDE DIPLOMATIQUE,
Lecteur assidu du Monde Diplomatique, j’achète régulièrement, depuis des dizaines d’années, chaque numéro du journal. Ecrivain arabophone et francophone, ayant une certaine audience au Liban et dans les pays du Moyen-Orient, mes livres renvoient souvent à des articles du Monde Diplomatique. C’est vous dire à quel point je me sens solidaire de la lutte courageuse que vous menez, dans des conditions financières ingrates, pour un monde plus juste et plus humain, et, plus particulièrement, de votre soutien constant à la cause palestinienne que les grandes puissances laissent croupir en un bourbier sanglant et explosif, au grand dam de la paix dans le monde et de l’entente entre les peuples...
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Commentaire d'un texte du D. Georges Maalouli intitulé:
"Avoir le coeur d'une mère?"
Mon Cher Georges,
Ce que tu as écrit sur la "maternité" de Dieu est très beau et me tient beaucoup à coeur (j'en parle d'ailleurs moi-même dans la partie non publiée de ma thèse), et l'illustration que tu en donnes en te fondant sur les recherches des neurosciences est d'un très grand intérêt.
Je me permets toutfois de formuler une réserve. Je ne saurais en aucune façon admettre la deuxième partie de "l'adage spirituel" que tu cites, "avoir un coeur de mère envers les autres et un coeur de pierre envers soi-même."...
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Tripoli-Marine le 24.7.2003
Lecteur assidu du Monde diplomatique dont le témoignage sans compromission fait, selon moi, honneur à l’homme, je vous fais part d’observations critiques que m’a inspirées la lecture de l’article « Une grande lumière est apparue au président » (Lewis H. LAPHAM) publié à la page 32 du numéro de juillet 2003
Certes je partage la protestation courageuse de l’auteur contre
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